Dégoût
Nous étions face à face, nos yeux plongés l’un dans
l’autre…. Je tentais de deviner celle
que tu avais pu être… la beauté qui avait été tienne il y a quelques années où
d’un seul sourire tu pouvais asservir ton amant… j’y voyais la douceur de tes
bras maternels où reposait l’enfant rassuré par tes mots et ton tendre regard….
Et il y avait la force que tu avais induite dans chacun de tes actes… à chacun
de ces gènes que tu avais transmis…
Nous étions face à face….. et tu me dégoutais… mes
yeux se déplaçaient sur tes chairs lourdes et lipidantes dans lesquelles j’aurais
voulu planté mes griffes d’aciers… le sang mêlé aux graisses s’écoulerait
lentement libérant tes souffrances et les miennes à la fois… transformant l’inertie
coutumière en douce froideur irréversible du corps.
Nous étions face à face… et je te vomissais… disparais
de ma vue toi et ta fange dépressive… je ne supporte plus te de voir respirer… chacun
de tes souffles naudéabondaient les corps qui s’approchaient de toi… et ces
âmes alors si rieuses et si pures se flétrissaient en hydres affamés de
caresses à jamais impossible.
Nous étions face à face… et je t’aimais sans fin car tu étais ma mère…. Et je te haïssais car tu n’avais rien d’elle.