Exil
J’ai froid… la nuit est la depuis des heures et le froid m’envahi….. m’engourdi…… j’essai de résister à l’appel de la nuit… mais je sens que mes forces s’amenuisent au fil des minutes…. Il paraitrait que lorsque la fin est proche on revoit réfiler ses souvenirs… rien n’est venu apaiser la souffrance du métal qui transperce mon abdomen… le peu de chaleur qui me reste vient de la sensation de se liquide s’ecoulant de ma plaie et glissant sur ma main, sur mes cuisses…
Ironie du sort… j’en ai même un sourire qui vient se moquer dans ce pire moment… tout avait été calculé depuis des jours…. Le lieu…. La vitesse…. L’impact….. et surtout le fait que je ne devais pas survivre à cette expérience….. Je me souviens de l’accélération… de la voiture qui a soudainement quitté ses terrestres habitudes… un bruit… puis le silence… l’obscurité….
Mes yeux s’étaient réouverts sur la nuit… sur le froid… sur la douleur que j’avais refusé de vivre… et j’attendais maintenant que mon souffle s’éteigne dans la solitude du larzac…. Dans la solitude du métal déstructuré et qui était devenu ma prison ultime…
Les heures s’écoulaient j’avais cessé de ressentir la
douleur…. J’avais cessé de ressentir mon souffle… et je voyais poindre à l’horizon
une aube nouvelle. Quand soudain j’entendis des voix qui se rapprochaient, des
lumières qui se deplaçaient dans ma direction. « La voiture est là »…
je vis un visage se tendre vers moi….. j’aurais voulu parler mais aucun son ne
sortait de ma bouche…. L’homme pris mon poignet mais je n’avais même plus la
sensation de son toucher. « Il est mort ». Un rire alors se fit
entendre dans l’espace désertique… un rire glacial…. Le mien…. Même dans la
mort je n’avais su me déctaché de ce corps qui me pourrissait.